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Le scandale du Sacre
12 février 2018
Danseurs répétant le Sacre du printemps

Un critique de l’époque qualifie Le Sacre de « barbarie laborieuse et puérile ». L’historien de la musique Richard Taruskin estime pour sa part que ce n’est pas la musique de Stravinski qui a hérissé le public, mais plutôt ce qui fut perçu comme « la laideur de la danse tellurique, vacillante et trépignante imaginée par Vaslav Nijinski ». Quoi qu’il en soit, à la première du Sacre du printemps des Ballets russes, un chahut indescriptible éclate dans l’auditoire, couvrant la musique et forçant le chorégraphe à crier au-dessus du tumulte pour diriger les danseurs.

La représentation – et le tumulte qui suivit – a lieu le 29 mai 1913, au Théâtre des Champs-Élysées, à Paris. Le titre complet de l’œuvre est le suivant : Le Sacre du printemps – Tableaux de la Russie païenne en deux parties. La composition de Stravinski sonde « le mystère du surgissement du pouvoir créateur du printemps » avec une première partie, L’Adoration de la Terre, qui évoque des rituels primitifs de fécondité pour célébrer l’arrivée de la saison nouvelle, et une deuxième partie intitulée Le Sacrifice, où une jeune fille promise au sacrifice danse jusqu’à la mort.

Cinq autres représentations à Paris et quatre autres à Londres ont suivi cette première mouvementée, avant que la version de Nijinski ne soit abandonnée (avec la bénédiction peut-être du chorégraphe Mikhail Fokine, qui est retourné travailler avec Les Ballets Russes à la condition qu’aucune des œuvres de Nijinski n’y soit interprétée). Des années plus tard, de nouvelles versions chorégraphiques du Sacre ont émergé, par Léonide Massine, Mary Wigman, Martha Graham, Maurice Béjart, Pina Bausch et bien d’autres. La chorégraphie de Nijinski, qui, au fil des ans, avait sombré dans l’oubli, fut finalement soigneusement reconstituée par Millicent Hodson, puis reprise en 1987 par le Joffrey Ballet.

L’œuvre de Stravinski, considérée à l’époque comme révolutionnaire et pourtant basée sur des chansons folkloriques lituaniennes, est aujourd’hui l’une des œuvres les plus enregistrées de la musique classique.

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