« Les ballets sont des rêves de poète pris au sérieux » Théophile Gautier
Nous avons la chance de voir l’année 2018 s’amorcer avec la visite du prestigieux Eifman Ballet. La célèbre compagnie russe, qui puise régulièrement son inspiration dans la grande littérature, nous propose en février une pièce d’une grande profondeur, Requiem, qui trouve ses influences aux confins de la poésie et de la musique classique. Avec Requiem, Les Grands Ballets continuent la rencontre avec le ballet de St-Petersbourg, entâmée en 2009 avec Tchaîkovski possédé par son double puis avec Anna Karenina en 2012.
Deux Requiem sont au cœur de la pièce de Boris Eifman : le Requiem de la poétesse russe Anna Akhmatova, une élégie racontant les victimes de la répression stalinienne, influence la première partie de l’œuvre sur le Quatuor à cordes no 8 de Chostakovitch tandis que la deuxième partie reprend le chef-d’œuvre inachevé de Mozart, son Requiem, avec voix solo, chœur et l’Orchestre des Grands Ballets.
Le ballet-théâtre de Boris Eifman est reconnu flamboyant et vertigineux, mais selon les dires du chorégraphe, il exprime surtout « le feu vif des passions ». Je suis certain que le public montréalais saura apprécier cette œuvre puissante et troublante qu'est Requiem, par une chorégraphie qui nous ramène à l'essentiel, là où la danse, la musique et la littérature se confondent et ne font qu’un.