Vendetta, qui offre une incursion dans le monde dangereusement captivant de la mafia, a grandement été inspiré par un des plus grands classiques du cinéma : The Godfather.
Quelque 46 ans après la sortie du premier volet de la trilogie The Godfather de Francis Ford Coppola, qui ne saurait reconnaître la trompette du thème musical de Nino Rota, et qui n’a jamais entendu les expressions « sleeping with the fishes » ou « an offer he can’t refuse »? Encore aujourd’hui, l’adaptation pour le grand écran du roman de Mario Puzo est considérée comme l’un des meilleurs films de l’histoire du cinéma, et marque toujours autant l’imaginaire collectif.
Le critique américain Roger Ebert soulignait en 1972 que si on éprouve de la sympathie pour la famille Corleone, c’est parce que The Godfather se déroule entièrement dans l’univers fermé du crime organisé, au sein d’une société corrompue de toute manière : on s’attache à ces criminels qui ne sont pas des gangsters unidimensionnels comme on avait jusque-là l’habitude d’en voir au grand écran, mais des personnages complexes et nuancés. En comparaison avec les autres chefs de familles mafieuses du film, Vito Corleone (Marlon Brando), qui s’oppose aux activités criminelles touchant des victimes innocentes, comme le trafic de drogues, fait pratiquement figure d’homme d’honneur. Il incarne aussi en quelque sorte le rêve américain : un immigrant qui a trimé dur pour offrir une vie meilleure à sa famille et qui est parvenu à faire son chemin jusqu’au sommet.
Tom Santopietro, auteur du livre The Godfather Effect, croit même que le film – écrit, tourné et joué par des Italo-américains – a contribué, à l’époque, à casser certains stéréotypes sur les immigrants italiens, et à changer la façon dont ils étaient représentés au cinéma hollywoodien. Exit le paysan sans éducation à l’accent caricatural : Michael Corleone (Al Pacino) est un brillant universitaire, héros de la Seconde Guerre mondiale qui n’a pas l’intention de suivre les traces de son père Vito dans le monde interlope, mais il est forcé de le faire pour protéger, puis pour venger les siens, et c’est d’abord malgré lui qu’il finit par se transformer en cruel chef de clan.
Rêve américain, famille, trahison, vengeance, honneur : pas étonnant que The Godfather inspire encore les anti-héros de la fiction près d’un demi-siècle plus tard.
Le saviez-vous?
- L’expression « parrain » n’était pas utilisée pour parler d’un chef de la mafia avant que Mario Puzo ne donne le titre The Godfather à son roman, alors qu’elle est aujourd’hui couramment employée, notamment par le FBI.
- Al Pacino a bien failli ne jamais décrocher le rôle qui l’a révélé au public et lui a valu deux nominations aux Oscars. Les dirigeants des studios Paramount le jugeaient « trop petit » pour incarner Michael Corleone.
- Les mots « mafia » ou « Cosa Nostra » ne sont jamais prononcés dans le film.
- « Leave the gun. Take the cannoli. » Cette célèbre réplique a été improvisée par l’acteur Richard Castellano