Il existe des centaines de versions et de variations de l’histoire de Cendrillon à travers le monde. Les plus populaires demeurent celles de Perrault et des frères Grimm (Aschenputtel), elles-mêmes inspirées d’une version plus ancienne du conte : La chatte des cendres de Giambattista Basile.
Dans la version de Perrault, la jeune femme orpheline est condamnée à servir deux horribles belles-sœurs (ainsi qu’une belle-mère), qui l’affligent du sobriquet de Cendrillon, vu la cendre qui lui colle à la peau. Tous connaissent la suite : une fée-marraine lui vient en aide le jour du bal pour lui permettre d’aller à la rencontre de son prince, transformant au passage une citrouille en carrosse. S’ensuit une course contre le temps, durant laquelle une chaussure est oubliée dans l’escalier du palais royal.
Cette chaussure, en verre dans le conte de Perreault (qui s’intitule par ailleurs : Cendrillon ou la chaussure de verre) deviendra matière à questionnement sous la plume de Balzac au XlXe siècle : s’agit-il d’une chaussure en vair ou en verre? Le vair, fourrure de petit animal sauvage ne ferait-il pas en effet plus de sens d’un point de vue historique et même d’un point de vue pratique? Cependant, force est d’admettre, si on suit la logique du conte, qu’il s’agit bel et bien d’une chaussure de verre. Aucune autre femme du royaume ne peut en effet chausser l’objet, malgré les subterfuges utilisés : les demi-sœurs de Cendrillon, par exemple, chez les frères Grimm, vont même jusqu’à se couper un orteil et le talon! C’est cette chaussure de verre, parfaitement ajustée au pied de Cendrillon, qui confirmera l’identité de la belle, car elle seule peut l’enfiler. Ses deux pieds défaits de ses sabots de jeune fille, l’héroïne peut évidemment s’agréger de son rôle de jeune femme et marier son prince…